Location-gérance

Location gérance : définition et caractéristiques du contrat

La location-gérance, également gérance libre, permet au propriétaire d’un fonds de commerce d’exploiter le local librement. Le locataire verse une redevance au bailleur, conformément au contrat signé entre les deux parties. Examinons les avantages et obligations de ce contrat.

Quel est l’intérêt de la location gérance ?

Les avantages de la location gérance pour le propriétaire

Via ce type de location, le propriétaire du fonds de commerce peut faire exploiter son local lorsqu’il ne peut le faire lui-même. Cette solution s’avère judicieuse en cas de problème de santé ou d’une interdiction temporaire d’exploiter.

Il conserve la propriété du fonds de commerce tout en recevant des redevances régulières. Le bailleur récupérera son fonds ultérieurement s’il le souhaite. Il peut également l’associer à une promesse unilatérale de vente après une certaine durée de location. permettant ainsi au locataire-gérant de devenir propriétaire en achetant le fonds de commerce.

Les avantages pour le locataire-gérant

Cette formule facilite la création d’entreprise puisqu’il n’est pas nécessaire d’acheter un fonds de commerce dans l’immédiat. Cela permet d’éviter ces coûts initiaux et d’évaluer plus sereinement la viabilité de l’activité professionnelle. Les risques sont donc limités lors du démarrage.

En signant ce type de bail de location, ce locataire peut exploiter librement le fonds de commerce sans avoir constitué une clientèle au préalable. Son activité peut débuter immédiatement grâce aux caractéristiques de ce contrat particulier.

Quelles conditions préalables à un contrat de location gérance ?

Pour qu’un contrat de location-gérance soit valide, certaines conditions sont nécessaires avant l’élaboration d’un contrat :

  • Le locataire-gérant possède le statut de commerçant et être immatriculé au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) et au Registre National des Entreprises (RNE) ;
  • Si le bailleur du fonds de commerce n’est pas le propriétaire, il doit être titulaire d’un bail commercial. De plus, avant de conclure une gérance location, il s’assure d’obtenir l’autorisation expresse du propriétaire des locaux.

Comment signer un contrat de location-gérance ?

Pour que le contrat puisse être signé entre les deux parties, il réunit les informations suivantes :

  • L’identité du locataire et du loueur ;
  • La durée de la location : le contrat peut aussi bien être conclu à durée indéterminée ou posséder une date d'échéance. Dans le cas d’un engagement à durée déterminée, le contrat est conclu pour un an avec reconduction tacite ;
  • Le montant de la redevance ;
  • Le contrat précise également les modalités de règlement de cette redevance ;
  • Les obligations qui incombent à chacune des parties ;
  • Les conditions de résiliation de cet engagement, à savoir d’un commun accord en cas de durée déterminée ou selon la volonté d’une des parties en cas de durée indéterminée.

Pour s’assurer que cet acte juridique possède toutes les mentions obligatoires, sa rédaction peut être confiée à un notaire ou à un avocat. Une fois signé par les deux parties, sa publication au journal des annonces légales intervient dans les 15 jours suivants. Tant que cette publication n’est pas effectuée, le propriétaire du fonds de commerce demeure responsable des dettes contractées par le locataire-gérant pendant l’exploitation du local. Cette formalité est aussi obligatoire à la fin de la location-gérance.

Le paiement de la redevance

Chaque mois ou trimestre, le locataire-gérant verse un loyer au bailleur ou une redevance. Son montant peut être fixé de différentes façons :

  • Fixation d’une somme fixe ;
  • Pourcentage sur les bénéfices ;
  • Pourcentage sur le chiffre d'affaires ;
  • Pourcentage des bénéfices et du chiffre d’affaires.

De plus, cette redevance est soumise à la TVA, au taux de 20 %. Le bailleur peut donc la répercuter sur la redevance perçue par son locataire s’il le précise dans le contrat.

Fin du contrat et renouvellement

L’engagement conclu entre les deux parties peut prendre fin dans les cas de figure suivants :

Le contrat à durée déterminée se termine et n’est pas reconduit ;
Une des deux parties procède à la résiliation, en respectant un préavis de 3 mois ;
Le locataire-gérant ne respecte pas une de ses obligations, comme par exemple lorsqu’il ne règle pas sa redevance.

Quelles sont les obligations du bailleur et du locataire-gérant ?

Les obligations du locataire-gérant

Une fois qu’il a signé le contrat de location du fonds de commerce, le locataire est tenu de respecter les obligations suivantes :

  • Exploiter le fonds de commerce conformément à sa destination : l’activité ne peut être modifiée sans l’accord du bailleur ;
  • Respecter la réglementation de la profession pour ne pas mettre le fonds de commerce en danger ;
  • Veiller à l’entretien du local : remplacement du matériel hors d’usage, renouvellement des brevets, etc.
  • Payer la redevance conformément aux termes du contrat ;
  • Respecter la clause de non-concurrence en ne s’installant pas dans un secteur géographique déterminé à la fin du contrat ;
  • Ne pas sous-louer ou céder son contrat ;
  • Autoriser le propriétaire du fonds à consulter la comptabilité.

Les obligations à la charge du bailleur

De son côté, le propriétaire qui signe le contrat de location possède également des obligations à respecter :

  • Délivrer un fonds répondant aux normes d’hygiène et de sécurité et exploitable dans de bonnes conditions ;
  • S’assurer que le fonds de commerce possède tous les éléments nécessaires à son exploitation : la clientèle, l’enseigne et le nom commercial, les brevets et licences ainsi que le mobilier et le stock ;
  • Garantir une exploitation paisible en protégeant le locataire contre les vices cachés et les troubles de jouissance ;
  • Respecter la clause de non-concurrence en n’exploitant pas un fonds de commerce concurrent dans le même secteur géographique ;
  • Reprendre les marchandises à la fin du contrat.

Quelle imposition pour la location-gérance ?

Le bailleur déclare les revenus de cette location comme bénéfices industriels et commerciaux. De plus, des prélèvements sociaux au taux de 15,5 % peuvent s’appliquer sur ces loyers perçus.

De plus, le propriétaire continue à verser la cotisation foncière des entreprises (CET), composée de la CVAE et de la CFE.

Des conséquences fiscales peuvent également exister dans le cas où le contrat dissimulerait la vente du fonds de commerce. L’administration fiscale pourrait dans ce cas réclamer le paiement des droits correspondant à une cession de fonds de commerce. Pour apprécier la situation, elle se base sur la possibilité pour le bailleur de reprendre l’exploitation à la fin du contrat. Si non, la location-gérance est requalifiée en bail commercial, modifiant automatiquement le calcul de l’impôt.

 

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