Comment se porte le marché de l'immobilier tertiaire autour de Paris en 2024 ? La situation varie selon les secteurs, voici un aperçu des principales évolutions dans les domaines des bureaux, des entrepôts logistiques et des commerces en Ile-de-France.
Bureaux : des rééquilibrages
2024 est une année mouvementée pour le marché des bureaux en Île-de-France, avec une diminution de 16 % des demandes.
Paris intra-muros, qui concentre toujours plus de la moitié des recherches de bureaux, conserve une place prédominante mais enregistre tout de même un repli de 26 %. Le Quartier Central des Affaires (QCA) est particulièrement concerné avec une baisse de 29 %. On peut noter que le taux de vacances est passé de 2,5 % au 1er janvier 2024 à 3,6 % au 1er janvier 2025.
Parallèlement, les zones périphériques enregistrent une progression de l’intérêt des entreprises. La première couronne affiche une hausse de 15 % des recherches par rapport à 2023.
La Défense et sa périphérie connaissent également une augmentation de 20 % des demandes, les utilisateurs profitant de conditions locatives attractives.
Côté Est, les demandes sont en baisse de l'ordre de -4% essentiellement en raison du déclin de 36% à Montreuil, pourtant la ville est historiquement la plus recherchée sur le secteur.
Commerces : de nouveaux usages
Le paysage commercial en Île-de-France continue de se transformer, avec une redistribution progressive des commerces. Les centres-villes conservent leur attractivité, avec néanmoins une pression sur les loyers à la baisse, essentiellement du à la conjoncture économique dégradée. Les centres commerciaux périphériques se renouvellent en intégrant davantage de solutions hybrides combinant physique et numérique.
Sur les artères prestigieuses, “Highstreet” les tendances s’ajustent : après plusieurs années de hausse, les loyers des Champs-Élysées se stabilisent. La rue Saint-Honoré et le Marais restent des valeurs sûres pour les marques de luxe et les concept stores innovants.
Le secteur commercial est dynamique en Île-de-France, avec une hausse de 17 % des demandes de locaux en 2024. Paris demeure un pôle central, mais la périphérie gagne en attractivité grâce à ses emplacements stratégiques et son adaptation au e-commerce et commerce de loisirs.
Le commerce francilien évolue en phase avec les mutations du secteur.
Logistique & locaux d’activité : dynamique contrastée
En 2024, le marché de la logistique en Île-de-France présente des évolutions contrastées. L'essor du e-commerce et de la logistique du dernier kilomètre stimulent la demande dans les zones stratégiques. La modernisation des entrepôts et l'automatisation logistique devraient amplifier cette tendance en 2025.
Le segment des locaux d'activité connait un ralentissement, avec une baisse de 12 % des recherches, atteignant 16 % à Paris intra-muros. Néanmoins, certaines zones montrent des signes encourageants : un premier semestre en baisse de -19% et un deuxième semestre en recul de -3%, contenu grâce à une hausse de +18% des demandes sur le segment des entrepôts.
Perspectives pour 2025
A Paris
La conjoncture économique globale couplée à une augmentation de l’offre disponible aura-t-elle un impact sur les loyers parisiens en 2025 ?
Le loyer prime atteint désormais 1200€/m² HT/HC pour des immeubles emblématiques neufs et peu nombreux ; tirant toujours la valeur locative moyenne vers le haut.
Bureaux en Ile-de-France
Les loyers qui continuent de grimper dans Paris découragent parfois des entreprises qui n’ont plus les moyens de se maintenir dans Paris intra-muros. Cette pression sur les loyers va-t-elle bénéficier au marché de la première couronne ou de la défense, offrant des solutions économiques et adaptées ?
Commerces
La conjoncture économique globale aura un impact important sur le commerce de centre ville qui est directement concerné par le niveau de consommation des Français.
Les commerces indépendants, plus fragiles, seront les premiers à souffrir de la baisse de la consommation et donc plus rapidement en difficultés.
Logistique
La demande placé devrait s’améliorer espérant atteindre les 3 millions de m², tirée par le e-commerce et le dernier kilomètre.
2025 s’annonce une année charnière.